Après dix années consacrée à l’éthio jazz et punk rock (Ethio Crunch) de uKandanZ et à la musique revisitée des Stooges avec le trio Bunktilt dig the Stooges, ce nouvel album Madness Tenors – Be jazz for Jazz marque le retour du saxophoniste Lionel Martin au jazz.
Du jazz, avec des mélodies ciselées, inspirées par les musiques du monde et les différents courants du jazz, mais avec un jeu qui conserve l’énergie, l’urgence, propre au rock et au punk.
Un jazz revigorant et intelligent, que n’aurait pas renié un Lester Bowie et qui s’inscrit dans le retour d’un jazz vivant, scénique, propulsé par des artistes comme Shabaka Hutchings et Kamasi Washington.
En 2014 sur le festival bulgare de Stara Zagora, Lionel Martin rencontrait le saxophoniste Georges Garzone.
Cette rencontre avec le maestro – toujours actif avec son groupe The Fringe, qui a joué aux côtés de Michael Brecker, de Dave Liebman, Danilo Perez, Joe Lovano…. et qui a formé notamment Joshua Redman et James Carter – sera déterminante pour Lionel Martin. A cette époque celui-ci épuisé par la scène rock songeait à raccrocher son saxophone, Georges Garzone, le félicitant pour son énergie et l’originalité de son style l’en dissuadait et lui prodiguait le conseil de se consacrer à la méditation et au travail de son instrument…
De cette rencontre naissait le projet Madness Tenors. Autour des deux saxophonistes, on trouve deux compagnons de route de Lionel Martin, Mario Stantchev au piano, Benoit Keller à la contrebasse, et le choix du batteur s’est tout naturellement porté sur Ramon Lopez. Sculpteur, coloriste hors pair, percussionniste également, Ramon Lopez est aussi à l’aise dans le free jazz que dans les musiques du monde.
L’album enregistré au sortir d’un concert donné dans le cadre du festival « A Vaulx Jazz » en mars 2014, s’intitule Be Jazz For Jazz en écho au superbe Jazz Before Jazz, duo de Lionel Martin et Mario Stantchev dédié à la musique du précurseur du jazz qu’est Louis Moreau Gottschalk (Label Cristal Records – 2016)